On ne présente plus le groupe Iron Maiden : légende vivante de la new wave of British heavy metal des années 80 à nos jours. Avec ses mélodies soignées et ses paroles recherchées : Iron Maiden est une machine à tubes bien rodée ! Ceux qui les ont vu sur scène savent combien ils méritent leur succès qui dure depuis plus de 4 décennies !
Le premier contact avec un album d’Iron Maiden passe d’abord par le visuel, spécialement dans les années 80 où le vinyle est roi. Eddy, la mascotte du groupe, est mis en scène sur des pochettes devenues mythiques : un an après avoir choqué l’Angleterre bien pensante avec la pochette de Killers sur laquelle Eddy, une hache à la main, assassinait Margaret Tatcher selon la légende, Eddy revient sur l’album « The Number Of The Beast ».
On y voit un diablotin qui joue avec une marionnette d’Eddy et le petit diable est lui même contrôlé par un autre Eddy / Marionnettiste géant. Le groupe s’attirera les foudres de nombreuses associations de bigots chrétiens américains de plusieurs états conservateurs qui viendront brûler des disques du groupe et manifester devant les salles où ils se produiront. Les membres du groupes sont alors taxés de satanistes qui veulent corrompre la jeunesse. Très tendances dans les années 80, ce genre d’accusation n’a fait qu’accroître leur notoriété.
Aujourd’hui nous allons nous intéresser à la chanson « The Number Of The Beast » tiré de l’album éponyme qui reste encore aujourd’hui une référence historique du heavy metal. Les paroles de cette chanson seraient inspirées d’un cauchemar de Steve Harris : icône de la basse du metal, impliqué dans l’écriture de 80% des chansons du groupe.
Le morceau raconte l’histoire d’un homme qui rêve et tombe par hasard sur une cérémonie de magie noire au milieu de la nuit. Terrorisé de se retrouver au milieu de ces rituels sataniques, il tente de fuir mais l’influence maléfique semble le poursuivre…
Loin de promouvoir ou d’inciter à pratiquer le satanisme, la réaction première du héros de l’histoire est de fuir. On pourrait donc plutôt en déduire que l’attitude conseillée dans cette chanson, la meilleure position à adopter par rapport à ce genre de cérémonie et de manifestations spirituelles, est la fuite… Et pour cause, le groupe a plusieurs fois démenti les rumeurs qui les accusaient de promouvoir le satanisme.
L’intro légendaire de la chanson commence par la lecture de plusieurs versets de l’Apocalypse (le dernier livre de la Bible) par une voix-off sinistre.
Voici la traduction de ces versets en français :
C’est pourquoi réjouissez-vous, cieux, et vous qui habitez dans les cieux. Malheur à la terre et à la mer! car le diable est descendu vers vous, animé d’une grande colère, sachant qu’il a peu de temps.
Apocalypse 12.12
C’est ici la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre de la bête. Car c’est un nombre d’homme, et son nombre est six cent soixante-six.
Apocalypse 13.18
On a écrit tout et n’importe quoi sur cet écrit de l’apôtre Jean : ce livre est écrit dans un style apocalyptique. Un genre littéraire populaire à l’époque, lié à un contexte de crise : le peuple hébreux souffrait sous la botte de l’envahisseur romain. Ce style de récit a souvent pour but d’exprimer la résistance du peuple à ses ennemis et leur confiance en Dieu, ils sont racontés dans un langage codé pour protéger les communautés d’où les écrits étaient issues. On pourrait les comparer à l’émission de radio « les français parlent aux français » sur la BBC pendant la seconde guerre mondiale. Les messages codés étaient compréhensibles pour les premiers destinataires, mais opaques pour l’occupant. Il est donc très facile de faire dire tout et n’importe quoi à ce genre de texte très imagés en prenant un verset hors du contexte. Nous devons nous méfier d’interprétations farfelues de témoins de Jéhovah du dimanche et autres groupes sectaires qui ont de fâcheuses tendances à manipuler par la peur pour faire des adeptes…
Revenons-en à ce « Number Of The Beast », 666 : SIX SIX SIX
Le 7 c’est le chiffre de Dieu symboliquement, qui revient dans tout l’Apocalypse. C’est le chiffre parfait. Après la création : le septième jour Dieu se reposa de son œuvre parfaite. La création était en harmonie avec le Créateur. C’est le chiffre de la plénitude, de l’accomplissement.
Le 6 dans la symbolique biblique c’est le chiffre de l’homme, créer le sixième jours. C’est aussi le chiffre de l’imperfection ou de l’anti-perfection. Le 6 se coupe de la transcendance au divin pour se refermer sur lui même et se déclarer autosuffisant. Celui qui s’arrête au six est donc le contraire du Christ (l’Antichrist ou celui qui renie le Christ). Alors que Jésus donne sa vie pour l’humanité qu’Il aime plus que tout, l’Antichrist est entièrement tourné vers lui même au dépend du reste du monde. Il ne propose que l’esclavage de l’absurde et la mort.
Dans le 6 répété trois fois dans le nombre 666 on peut y voir ce principe appliqué au trois niveaux de l’être : corps, âme, esprit (tyrannie totale).
LA BÊTE : (rien à voir avec la bière du même nom que nous apprécions tout spécialement)
Le chapitre 13 de l’Apocalypse parle d’une bête a qui Satan donne l’autorité pour combattre le peuple de Dieu. Cette bête est décrite comme ayant un pouvoir politique, économique, militaire et religieux. On a proposé toute sortes de théories pour démasquer qui était le leader politique caché derrière ce code : de l’empereur Néron à Emmanuel Macron en passant par Hitler, calculs à l’appui.
Du coup le groupe Iron Maiden avec l’humour qu’on lui connaît, et peut être pour taquiner nos amis bigots américains, prétend aussi au titre en s’autoproclamant : The Beast (dans la compil’ The Best Of The Beast, dans le live Legacy Of The Beast Tour…)
Dans les tapisseries de l’apocalypse datant du XIVe siècle que l’on peut encore voir dans la ville d’Angers, on représente la bête sous les traits de l’envahisseur anglais, leur ennemi juré de l’époque par exemple (certainement des ancêtres de Bruce Dickinson et ses associés). Ainsi à travers les âges on a pu observer une tendance à vouloir s’approprier cette image de la bête pour son époque et la calquer sur son ennemi juré.
On peut tergiverser longtemps et se perdre sur les divers interprétations. Mais gardons à l’esprit que le livre de l’Apocalypse n’est pas un vieux grimoire dans lequel nous sommes censés trouver la date de la fin du monde ou terroriser les foules avec un message alarmiste …
On devrait prendre ce livre et le lire comme il nous invite lui même à le lire au départ :
Heureux celui qui lit , ceux qui entendent les paroles de ce livre et les gardent.
Apocalypse 1.3
Ce qui doit ressortir de cette lecture c’est de la joie, de l’encouragement dans l’épreuve. Ce livre est une exhortation intemporelle qui incite les disciples de Jésus à tenir ferme dans leur foi et dans leurs convictions quel que soit le monde dans lequel ils vivent. Il les invite à continuer à vivre leur foi, à ne pas se lasser de faire le bien et à continuer à faire la différence à leur niveau. Il a été un soutien pour les chrétiens des premiers siècles qui étaient crucifiés et livrés aux fauves pour leur foi, comme il l’est encore aujourd’hui pour les chrétiens persécutés qui restent encore le groupe religieux le plus touché au monde : d’Irak jusqu’en Corée du Nord…
L’Apocalypse est le bouquet final de la Bible , il fait référence au plan de sauvetage de l’humanité qui est annoncé par tous les prophètes de l’Ancien Testament et qui va s’accomplir parfaitement comme le livre le décrit de manière imagée. Ce plan de sauvetage a déjà commencé de s’accomplir en Jésus-Christ qui a donné sa vie sur la croix pour payer le prix de nos fautes et nous réconcilier avec Dieu.
Si on est honnête avec nous même, nous avons naturellement tendance à être des 6 en puissance : plus tournés vers nos besoins égoïstes et notre petite personne que vers le principe divin, à savoir « Aimes ton prochain comme toi même ».
Jésus est venu sur terre pour nous montrer un chemin différent, que celui de l’esclavage d’une vie absurde et de la mort . Il est venu pour nous aimer, pour donner sa vie pour vaincre le péché : toutes nos mauvaises actions, nos mauvaises pensées, notre orgueil, notre égoïsme et tout ce qui nous sépare de Dieu et des autres.
Jésus, le super héros dévoilé dans le livre de l’Apocalypse, nous aime et nous ouvre une voie nouvelle : pas celle d’une religion légaliste pleine de règles absurdes, pas celle d’une vague croyance laxiste qui excuse tous nos travers, mais l’Évangile : la foi en la grâce de Dieu qui nous a pardonné en Jésus et nous invite à changer de comportement pour le suivre !
Mais voici comment Dieu prouve son amour envers nous: alors que nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous.
Romains 5.8
Je vous invite à lire le témoignage de Nicko Mc Brain, le batteur d’Iron Maiden, qui nous explique comment Jésus a changé dans sa vie.